Himeji : Engyō-ji, entre sérénité et dernier samouraï.
- Lucie
- 20 août 2018
- 4 min de lecture


Nous abordons la dernière étape de notre voyage familial à travers l'Ouest du Japon: la découverte de Himeji situé dans la préfecture de Hyogo. C'est dans cette ville que nous avons célébré la nouvelle année. Pourquoi ce choix d'Himeji?
Tout d'abord je voulais faire plaisir à ma mère (je la cite: "Je veux voir le grand château blanc! Je veux voir le grand château blanc!") en l'amenant visiter le plus impressionnant des châteaux japonais (même si mon cœur appartiendra toujours au Corbeau de Matsumoto). Son œil de photographe a pu s'amuser dans ce formidable terrain de jeu. L'autre raison, c'est le film Le dernier samouraï, ou plus particulièrement Ken Watanabe l'un des derniers dieux japonais vivants. En effet, c'est dans cette région qu'ont été tournées des scènes du classique d'Edward Zwick.
Himeji est célèbre pour son château, sans doute le plus beau château du Japon, mais la ville cache aussi un autre trésor, l'Engyō-ji, un ensemble de temples au sommet du mont Shosha. Cette perle peu connue des touristes étrangers mérite pourtant une visite. Les temples et leurs environs sont magnifiques et l'atmosphère de calme et de sérénité qui s'en dégage est unique.


Ce temple de l'école du bouddhisme Tendai a été fondé en 966 par Shoku Shonin, il y a donc très très longtemps par conséquent plusieurs de ses bâtiments ont été reconstruits à différentes époques. Néanmoins, l'atmosphère de ce lieu reste très spéciale malgré la pluie qui nous a accompagnés ce jour-là. Si ce n'est quelques aspects de la société moderne actuelle, vous êtes plongés, un peu face à vous-même, dans une forêt qui a tout de serein et de spirituel.
Une légende entoure la fondation du temple. On raconte qu’il y a plus de mille ans, Monju, le bodhisattva de la sagesse, serait apparu au moine bouddhiste Shoku. Monju aurait déclaré à ce dernier que toute personne qui gravirait le mont aurait le corps et l’esprit purifiés. Je ne sais pas si mon corps a été purifié, mais mon âme a elle été enchantée par ce lieu mythique.

Pour accéder au sommet de la montagne nous avons emprunté un téléphérique. Même si sur cette photo nous avons l'air beaux et à température, il faisait très froid et il pleuvait. On a un peu cumulé la poisse ce jour-là, mais ça en valait tellement la peine.

Ensuite il nous a fallu marcher environ 2 kilomètres pour se retrouver face au Maniden, l'un des bâtiments principaux de l'ensemble de temples dédiés à Kannon, déesse de la compassion. Le sentier qui mène aux différents temples est ponctué de statues de la déesse.








Une fois ce pont passé, on découvre parfaitement intégré à la forêt, ce trésor qu'est le Maniden, édifice en bois construit sur pilotis qui fut détruit en 1921 par un incendie et reconstruit en 1933. Simple, unique et mystérieux. J'ai été émerveillée par ce temple et son atmosphère mystique.











Une fois notre moment de recueillement et d'admiration du Maniden terminé, nous avons poursuivi notre excursion à travers la forêt et la montagne pour nous rendre au deuxième trésor que possède ce lieu envoûtant.


Moi qui ne suis pas très randonnée, j'étais joie et allégresse malgré la pluie à l'idée de réaliser l'un de mes rêves et de marcher sur les pas de Ken Watanabe.

Quand enfin, devant nos yeux ébahis par tant de majesté et de simplicité, ce trio de bâtiments, reconstruits durant l'époque Muromachi (entre 1336 et 1573), s'offrit à nous :
le Daiko-do (grande salle de conférence), le Jikido (qui servait de salle à manger aux moines et qui abrite désormais les trésors du temple) et le Jogyodo (l'ancienne salle de méditation et de formation des moines).








Cette scène a été filmée dans cet endroit magique.



Bon, je dois le reconnaître, nous avions un peu moins la classe que Ken Watanabe et Tom Cruise en nous promenant dans ces lieux. Surtout que mon père, ce héros, était le seul à avoir pris des chaussons pour faire la visite alors que nous autres, tels trois gros boulets (dont un Japonais je tiens à le préciser), avons marché sur le sol glacé en chaussettes...

Le Japonais devant son échec...

Il était pas peu fier le papa...
J'ai parfaitement eu conscience de vivre un moment unique et privilégié en me baladant dans cette forêt où sont dissimilés de véritables trésors, témoins majestueux de l'âme nippone d'antan. Ce Japon-là, vaut tous les diamants du monde. On comprend dès lors que ses magnifiques bâtiments et son environnement verdoyant et mystique font de l'Engyō-ji un lieu très prisé par les cinéastes et les personnes en recherche de sérénité.
Sans aucun doute, cette journée reste le plus précieux de mes souvenirs de ce voyage à travers le Japon. Je suis vraiment heureuse d'avoir fait découvrir ce site fabuleux à mes parents qui ont pu avoir un aperçu de tout ce que ce pays a à offrir de majesté et d'âme.
Je suis de nouveau tombée amoureuse du Pays du Soleil Levant ce jour-là et je regrette tellement de ne pas pouvoir voyager plus et découvrir d'autres endroits tel que celui-ci.
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