Onomichi, sur les terres de Monsieur K
- Lucie
- 2 juil. 2018
- 4 min de lecture
L'un des moments forts de ce voyage dans l'Ouest du Japon fut la rencontre avec ma belle-maman japonaise. J'étais légèrement stressée, on parle d'une belle-mère et en plus d'une autre culture et qui ne parle pas la même langue que moi... Y'avait de quoi paniquer! Mais j'étais sincèrement heureuse que Ken retourne sur ses terres d'origine après presque deux ans sans y être allé et sans voir sa maman. Puis, je n'étais pas seule de mon côté, j'avais mes parents avec moi.
Hiroshima, Miyajima, Onomichi, nous sommes toujours dans la préfecture d'Hiroshima, dans l'ouest du Japon. Nous avions notre hôtel à Fukuyama près de la ville natale de Ken, où nous sommes restés deux nuits. Nous avons visité la ville d'Onomichi la première journée de notre étape, puis le lendemain nous avons visité la ville de Kurashiki dans la préfecture d'Okayama, toujours accompagnés de ma belle-maman japonaise.


Dans la gare de Fukuyama nous avons eu la chance de tomber sur une petite exposition d'amures de samouraï.


Onomichi est un port maritime à l'atmosphère nostalgique située sur le littoral de la mer intérieure de Seto, dont les collines sont ponctuées de temples qui font la renommée de la ville. Nous avons commencé notre journée par un déjeuner chez ma belle-mère et donc dans l'appartement de Monsieur K qui a atteint son niveau de stress maximum durant ces deux jours. Pourtant mon papa a tout fait pour le détendre (vous connaissez JJ...). La maman de Monsieur K, pour l'occasion et parce que j'adore ce plat, nous avez préparé un sukiyaki digne des plus grands chefs japonais. Si le gras du bœuf japonais a un peu refroidi mon père (qui s'est bien rattrapé sur les gyozas et les tempuras), ma mère était au bord de l'orgasme culinaire au point de filmer tout le processus de préparation de ce plat familial traditionnel japonais. Le sukiyaki est une sorte de fondue japonaise. On fait cuire du bœuf et des légumes, arrosés d'une sauce warishita, composée de mirin, de saké, de shoyu et de sucre. Bref c'est une tuerie pour les papilles.


La mère de Ken dont l’hospitalité est à soulignée (recevoir 3 Français chez elle sans les connaître et timide comme elle est), nous avez également acheté quelques boissons locales, Ken ayant mis en avant le penchant de notre famille pour les jus de fruits (ou pas). Il s'agit de vins et de saké locaux. Elle avait également acheté de la bière. Donc autant vous dire que nous avons dû, par respect, goûter tous ces alcools et donc que nous étions très motivés pour la promenade (la randonnée) qui allait suivre.

Après ce copieux et délicieux repas, la maman de Ken a voulu accompagner mon père dans un vrai magasin de sabres et couteaux qui se trouvait dans la rue traditionnelle commerçante de la ville. Les prix n'étaient vraiment pas les mêmes que dans une boutique classique de souvenirs.


La ville d'Onomichi a joué un rôle important dans les domaines de la littérature et du cinéma. Par exemple le cinéaste Nobuhiko Ôbayashi est né ici, et la ville apparaît dans plusieurs films japonais comme Le Voyage à Tokyo d'Yasujirô Ozu . Nous sommes passés devant la statue de Fumiko Hayashi (1903-1951), écrivaine et poétesse japonaise renommée qui a séjourné dans la ville à la recherche d'inspiration. Onomichi possède également un tout petit château, réplique construite en 1964.


La promenade historique des temples est un sentier qui permet de visiter 25 temples anciens disséminés sur le flanc de la colline (et donc de se faire les jambes). Courageux que nous sommes, nous avons emprunté le funiculaire pour nous rendre au sommet de la colline et au Senkô-ji, le temple le plus connu et le plus beau d'Onomichi, puis nous sommes redescendus à pied (je n'en pouvais plus mais j'ai essayé de donner une bonne image de mes qualités sportives devant belle-maman, mais bon elle a tout de suite compris que j'étais plus douée pour manger).





Le parc de Senkô-ji, symbole d’Onomichi est un endroit très prisé des visiteurs. Arrivé au sommet du parc de Senkô-ji, l'observatoire est célèbre et reconnu comme lieu de pèlerinage des amoureux et offre un panorama sur les îles de la mer Intérieure de Seto. Nous nous sommes prêtés au jeu des photos romantiques.





Le temple bouddhique Senkô-ji est une véritable pépite. Sans aucun doute l'un des plus beaux temples où j'ai mis les pieds. Fondé en 806, le Senkô-ji est la dixième étape du pèlerinage de Chûgoku Kannon, l'une des nombreuses routes de pèlerinage bouddhiste traditionnel au Japon.



Le bâtiment principal revêtu d'une sublime couleur vermillon est aussi appelé Aka-do, la salle rouge, il est l'un des symboles d'Onomichi tout comme le célèbre clocher connu par le son de sa cloche lors du dernier jour de l’année. Le grand rocher qui se trouve à côté du bâtiment principal est appelé Tama-no-iwa, le rocher nacre. Il aurait servi autrefois de point repère pour la navigation maritime grâce à la présence d'une grosse pierre précieuse scintillante posée sur le haut du rocher.






Ruelles en pente, escaliers abruptes, temples et vieilles maisons s’entremêlent sur les collines. Cet ensemble épargné par la Seconde Guerre mondiale est un témoin de l’ambiance nostalgique de l’ère Shôwa (1926-1989). Après la visite du Senkô-ji nous avons entrepris la descente à pied vers la gare. Nous avons croisé beaucoup de chats car chose que je ne savais pas alors, Onomichi est l'une des villes du Japon où il y a de nombreux chats dont beaucoup se promènent en liberté et vivent dans les collines.





Voilà pour notre découverte de la ville d'Onomichi que, malgré tout le mal que Ken m'en a dit (ne lui en voulez pas, il est blasé du Japon), j'ai trouvée plutôt charmante et où je reviendrai avec plaisir pour poursuivre le chemin des temples, avec une meilleure météo je l'espère car ce temps grisâtre et pluvieux nous a un peu gâché la promenade et la vue. Ma belle-mère habitant là, j'ai de bonnes chances d'y retourner!
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