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Le petite île de Miyajima, grande par sa beauté

  • Lucie
  • 24 juin 2018
  • 5 min de lecture

L'île de Miyajima figure parmi les sites touristiques les plus visités du Japon. Pourquoi? Cela se comprend rapidement dès que l'on aperçoit l’île du ferry qui nous y conduit, ce lieu est sublime tout simplement. Pour ceux d'entre-vous qui s'en souviennent, je m'étais déjà rendue sur cette île, accompagnée de mon duo de charme à l'époque, et j'avais failli mourir à cause de cervidés qui voulaient manger mes momiji-manju. Ma mère (c'est toujours ma mère), avait lu mon précédent article sur cette île et tenait absolument à y aller. Vous me connaissez, je suis une fille exemplaire, je l'y ai donc emmenée. Je m'étais promis de revenir à Miyajima avant de quitter le Japon, alors j'ai profité de la venue de mes parents pour y retourner.

Nous avons quitté notre hôtel d'Hiroshima assez tôt, après avoir dévasté le petit-déjeuner occidental (à Matsumoto, un petit-déjeuner japonais traditionnel nous a été servi, autant vous dire qu'à part Ken, nous n'avions pas beaucoup mangé; moi le poisson à huit heures du matin je ne m'y habitue toujours pas). Nous avons pris la ligne San-yō, qui était bondée (au grand désespoir de mon père) de touristes japonais et étrangers, jusqu'à Miyajima-guchi. De là, nous avons pris un ferry tout aussi bondé qui nous a conduits sur l'île. L'émerveillement pouvait alors commencer.

Fait intéressant pour nous Français, l'île de Miyajima est jumelée avec le Mont Saint-Michel.

Le torii (porte de sanctuaire) rouge vermillon de l'Ikutsushima-jinja est l'une des icônes les plus photographiées du Japon. Le sanctuaire semble quant à lui flotter sur les vagues à marée haute. Ce paysage onirique est bien évidement inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Le sanctuaire remonte à la fin du IVème siècle mais sa forme actuelle date de 1168, année où il fut reconstruit sous le patronage de Taira no Kiyomori. Sa configuration rappelle une jetée. L'île étant sacrée, à l'origine les gens du peuple n'étaient pas autorisés à poser le pied sur l'île et devaient donc s'approcher du sanctuaire par bateau en passant par le torii flottant situé dans la baie. La plupart du temps, le sancutaire et le torii sont entourés de boue et il faut attendre une marée haute pour admirer la porte entourée d'eau. Nous sommes arrivés le matin donc nous avons pu profiter des deux paysages, sans et avec eau.


Outre ce sanctuaire, l'île possède des chemins de randonnée sur le mont Misen, des temples et autres bâtiments historiques, un aquarium... Mais l'autre principale attraction du lieu sont les cervidés, toujours aussi gourmands. Cette fois-ci, j'ai bien pris soin de ne rien déguster devant eux.


Nous nous sommes promenés dans les rues de l'île dont le charme et l'aspect traditionnel nous ont donné l'impression d'être hors du temps. Nous avons visité l'aquarium le temps que la marée monte puis le sanctuaire avant de nous restaurer et de faire les boutiques de souvenirs de l'île. Parmi les spécialités culinaires de la région on trouve l'anago, une espèce de congre et l'un de mes gâteaux japonais préférés, les momiji-manju. J'ai également dégusté un nikuman (sorte de petit pain à la viande) spécial Miyajima, un délice! (Dédicace à ma Fufu avec qui j'avais dégusté ce met pour la première fois il y a quelques années).

Un événement qui a un peu assombri notre moment sur cette île splendide s'est produit quand nous faisions les magasins. Nous avons eu à faire à un vieux commerçant pas très sympa. Comme je l'ai écrit plus haut, Miyajima attire de plus en plus de touristes, japonais certes, mais surtout étrangers. Lors de notre visite de l'île, il y avait clairement beaucoup plus d’Étrangers que de Japonais. Les commerçants profitent donc de cette manne d'argent que leur offre l'île et ses touristes. Cependant, certains commerçants plutôt conservateurs (ou alors très fatigués...) se moquent totalement de l'omotenashi japonais (sens de l'accueil réputé dans le monde entier) quand il s'agit de touristes étrangers. Malheureusement, nous avons vécu un moment pas très agréable dans une des boutiques de l'île qui a transformé Ken en mode Super Saiyan. Nous faisions donc les magasins notamment pour regarder des katanas, des répliques évidemment car des boutiques de vrais katanas ça ne court pas les rues et il faut aller dans des magasins spécialisés. Nous rentrions dans une énième boutique classique de souvenirs qui vendait plus ou moins la même chose que les autres. Dès l'entrée du magasin je ne me suis pas sentie super à l'aise car d'habitude les commerçants japonais sont très polis et accueillent les clients à coup de "irasshaimase" ("bienvenue") et de regards bienveillants. Là, notre vieux monsieur nous a accueillis sans un mot et avec un regard glacial qui aurait pu rappeler la belle époque de l'Inquisition (ironie). Nous nous sommes approchés tout de même des répliques de sabres pour comparer les prix quand notre très cher vieux (con) a déboulé sur nous et nous a assénés de "vous pouvez pas les prendre dans l'avion!!!" en japonais et en anglais approximatif, sur un ton plus qu’agressif. Choqués par cette approche pas très commerciale nous avons quitté la boutique sans un mot. J'aurais pu, et je le regrette encore aujourd'hui, répondre à ce vieux agressif, ne serait-ce que pour lui dire et le traumatiser à vie : "Bonjour mon petit monsieur, je ne prends pas l'avion car j'habite ici". OUI je suis une étrangère qui pollue ton pays. Mais par respect pour Ken et pour ne pas gâcher notre visite je n'ai fait aucun esclandre. Je conçois clairement que pour les habitants de cette île, voir autant de touristes tous les jours doit être fatigant mais cela ne justifie en rien l'agressivité et le manque de respect de certains commerçants quand il s'agit de non-Japonais. Nous aurions été japonais, la situation aurait été différente. Ken m'a clairement dit que ce monsieur ne voulait pas vendre aux étrangers tout simplement ce qui a mis notre Nippon préféré très mal à l'aise, en colère et il était désolé pour mes parents. La réglementation pour le transport de faux katanas en avion est assez claire : on peut acheter et transporter ces sabres du moment qu'on les déclare aux douanes et qu'on possède un certificat (je crois qu'il ne faut pas de fer dans la composition du sabre). Cette règle nous a été précisée par d'autres gentils commerçants japonais avant et après cet incident. Ce vieux commerçant n'avait donc aucune raison de nous agresser de la sorte. La morale de cette histoire est qu'il y a des cons et des préjugés partout dans le monde. Le Japon n'est pas le monde merveilleux des bisounours comme certains peuvent le penser.


Cet incident nous a certes un peu perturbés mais nous gardons tous un incroyable souvenir de cette belle journée à Miyajima, qui une fois de plus, m'a émerveillée, d'autant plus qu'avec ce ciel d'humeur changeante, nous avons pu découvrir l'île sous presque toutes les lumières. Cette visite a clairement marqué le voyage de mes parents, ils étaient enchantés de l'île et du paysage époustouflant qu'elle offre. Je pense que ce jour-là, mes parents ont un peu mieux compris pourquoi j'avais choisi de prolonger mon histoire nippone.

Malheureusement nous n'avions pas pu rester jusqu'à la tombée de la nuit car un train en direction de ma belle-mère nous attendait... Affaire à suivre!


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